La question du retour sur investissement des études en école de commerce est cruciale pour les étudiants et leurs familles. Les salaires à la sortie, et leur évolution au fil des années, constituent un indicateur clé. Mais tous les diplômés ne suivent pas les mêmes trajectoires : prestige de l’école, secteur d’activité, localisation ou encore expériences internationales influencent fortement les niveaux de rémunération.
Les facteurs qui influencent les salaires
Le classement et la réputation de l’école
Le prestige de l’école joue un rôle majeur, notamment dans les premières années de carrière. Les établissements les mieux classés offrent un accès privilégié à de grands groupes, à des fonctions stratégiques et à des réseaux d’alumni influents. Ces diplômés bénéficient souvent d’un effet d’accélérateur en début de carrière, même si les écarts ont tendance à se modérer avec le temps.
Le secteur d’activité
Les secteurs comme la finance, le conseil, la tech ou encore l’audit offrent généralement les rémunérations les plus élevées. Un jeune diplômé dans la finance à Paris peut espérer un salaire d’entrée autour de 41 000 € brut annuel, contre 32 000 à 36 000 € dans des secteurs comme la grande distribution ou les ressources humaines.
L’expérience à l’international et les doubles diplômes
Une expérience professionnelle ou académique à l’étranger, tout comme un double diplôme, renforce significativement l’attractivité d’un profil. Ces éléments facilitent l’accès à des opportunités globales, souvent mieux rémunérées.
L’évolution salariale selon l’expérience
Trois ans après le diplôme
Selon les données disponibles (Conférence des Grandes Écoles, Apec…), les diplômés d’écoles de commerce touchent en moyenne entre 40 000 € et 55 000 € bruts par an après trois ans de carrière. Ce chiffre peut grimper jusqu’à 70 000 € pour les diplômés des écoles les plus cotées, évoluant dans des secteurs très rémunérateurs comme le conseil en stratégie ou la finance d’entreprise.
Cinq ans après le diplôme
Les écarts se creusent davantage selon le secteur et le parcours. Les salaires se situent généralement entre 55 000 € et 75 000 € par an. Les profils les plus stratégiques ou ceux occupant déjà des fonctions de management peuvent dépasser les 80 000 €, en particulier à Paris.
Dix ans après le diplôme
Au bout de dix ans, une majorité de diplômés ont accédé à des postes de cadre confirmé voire de direction. Les salaires se stabilisent au-delà de 80 000 € pour beaucoup de profils, avec des pics pouvant atteindre voire dépasser les 100 000 € dans certains cas. Les anciens élèves des écoles les plus sélectives conservent un léger avantage, mais l’expérience professionnelle devient le facteur principal de différenciation.
Comparaison avec d’autres filières
Écoles de commerce vs écoles d’ingénieurs
Les diplômés d’écoles de commerce affichent souvent des salaires initiaux plus élevés que leurs homologues ingénieurs (environ 35 000 à 40 000 € en moyenne à la sortie pour ces derniers). Toutefois, les ingénieurs bénéficient d’une montée en puissance progressive, notamment dans les secteurs de la R&D, des technologies de pointe ou de l’ingénierie industrielle.
Écoles de commerce vs universités
Les diplômés de master universitaire débutent généralement avec des salaires compris entre 26 000 € et 30 000 € bruts par an. L’écart de rémunération initial reste marqué en faveur des écoles de commerce, notamment pour ceux intégrant des secteurs comme le marketing digital, la gestion ou le management international.
Impact de la localisation sur les salaires
Île-de-France : des opportunités mieux rémunérées
La région parisienne concentre un grand nombre de sièges sociaux, de banques d’investissement, de cabinets de conseil et d’entreprises du numérique. Les diplômés y bénéficient de salaires souvent supérieurs de 10 à 20 % à la moyenne nationale. Un jeune cadre peut y démarrer entre 38 000 € et 45 000 € bruts annuels, avec des perspectives d’évolution rapides.
Province : un bon compromis entre salaire et qualité de vie
En région, les salaires sont en général légèrement inférieurs à ceux de la capitale, mais le coût de la vie plus modéré permet un pouvoir d’achat souvent équivalent, voire supérieur. À Lyon, Lille ou Nantes, les diplômés d’écoles de commerce accèdent à des postes dans des PME dynamiques, avec des salaires à l’embauche autour de 36 000 à 39 000 €.
Zoom : l’exemple de l’ESG à Rouen
L’ESG, présente dans 14 villes françaises, dont Rouen, illustre l’importance de l’ancrage local et du réseau dans l’évolution professionnelle. Ouverte en 2023, l’ESG à Rouen accueille déjà 500 étudiants, encadrés par 80 intervenants, dont 12 référents filières. Grâce à ses 5 000 entreprises partenaires et ses spécialisations en finance, marketing ou digital, l’ESG Rouen accompagne ses diplômés vers des postes bien positionnés, y compris en région.
Rentabilité des études : un investissement à relativiser selon le parcours
Coût des études
Les frais de scolarité en école de commerce varient entre 13 000 € et 19 000 € par an, pour des cursus de 3 à 5 ans. Ces frais incluent souvent des séjours à l’étranger, des stages et des doubles diplômes. Certaines écoles, comme l’ESG, permettent de conserver les bourses publiques grâce à leur reconnaissance par l’État.
Retour sur investissement
Si l’investissement initial est important, les perspectives salariales rendent l’équation globalement favorable, en particulier pour les étudiants qui accèdent rapidement à des secteurs porteurs. Les retours sont cependant variables selon l’école, la localisation, le parcours individuel et le secteur choisi.
FAQ – ce qu’il faut retenir
Quel est le salaire moyen 3 ans après un diplôme de commerce ?
Environ 45 000 € à 55 000 €, avec des pics à 70 000 € dans certains secteurs et écoles.
Quels secteurs sont les plus rémunérateurs ?
Finance, conseil, technologie, audit et certaines fonctions stratégiques en entreprise.
Le prestige de l’école influence-t-il durablement les salaires ?
Oui, surtout dans les premières années. Ensuite, l’expérience et les responsabilités prennent le relais.
Une expérience à l’étranger fait-elle vraiment la différence ?
Oui, elle renforce l’employabilité, l’ouverture culturelle et les prétentions salariales.
Le retour sur investissement d’une école de commerce est-il systématique ?
Il est favorable dans la majorité des cas, mais dépend fortement du parcours, du secteur et de l’école choisie.